Philadelphia

18 Septembrel 2003

 

message d'Yves LE GRAND, Juillet 2003.

Le figuier maudit ... ou le mensonge déraciné


"Et le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim.
Et, voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il s'en approcha pour voir si peut-être il y trouverait quelque chose; mais, y étant venu, il n'y trouva rien que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues.
Et répondant, il lui dit, Que désormais personne ne mange jamais de fruit de toi. Et ses disciples l'entendirent.
Et ils s'en viennent à Jérusalem. Et, entrant au temple, il se mit à chasser dehors ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le temple, et il renversa les tables des changeurs et les sièges de ceux qui vendaient les colombes;
et il ne permettait pas que personne portât aucun vase par le temple.
Et il les enseignait en disant, N'est-il pas écrit, Ma maison sera appelée une maison de prière pour toutes les nations? mais vous, vous en avez fait une caverne de voleurs.
Et les principaux sacrificateurs et les scribes l'entendirent, et ils cherchèrent comment ils le feraient mourir, car ils le craignaient, parce que toute la foule était dans l'étonnement à l'égard de sa doctrine.
Et quand le soir fut venu, il sortit de la ville.
Et le matin, comme ils passaient, ils virent le figuier séché depuis les racines.
Pierre, se ressouvenant de ce qui s'était passé, lui dit, Rabbi, voici, le figuier que tu as maudit est sec.
Et Jésus, répondant, leur dit, Ayez foi en Dieu.
En vérité, je vous dis que quiconque dira à cette montagne, Ôte-toi, et jette-toi dans la mer, et qui ne doutera pas dans son coeur, mais croira que ce qu'il dit se fait, tout ce qu'il aura dit lui sera fait.
C'est pourquoi je vous dis, Tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous le recevez, et il vous sera fait.
Et quand vous ferez votre prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui, afin que votre Père aussi, qui est dans les cieux, vous pardonne vos fautes.
Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père qui est dans les cieux ne pardonnera pas non plus vos fautes.
"
(Marc 11:12-26 DRB)


L'évangile de Marc fait suivre dans le chapitre 11, à partir du verset 12, quatre épisodes de la vie de Jésus qui appellent à la méditation.
Le premier a trait à la malédiction que Jésus prononça contre le figuier parce qu'il ne portait pas de fruits, alors que l'évangéliste précise que ce n'était pas la saison.
Le second nous le montre en train de chasser les voleurs du Temple.
Le troisième met en valeur le pouvoir de la parole lorsqu'elle est prononcée avec foi et
le quatrième met l'accent sur l'obligation qui nous est faite de pardonner.

Les questions que soulèvent l'étude de ce chapitre sont :
- Jésus se serait-il mis en colère injustement ?
- quel liens entre ces trois épisodes ?

Quel symbole représente le figuier dans la Bible ?
Qu'est ce qu'un figuier, à part le fait d'être un arbre de la famille des moracées, parmi laquelle on retrouve des plantes aussi diverses que le mûrier (la nourrice du vers à soie), le "Ficus carica" qui produit les figues, l'arbre à pain, mais aussi le figuier de l'Inde dont les pouvoirs diaboliques sont vantés dans différentes cultures idolâtres ?
Il présente une particularité : son premier fruit n'est pas un fruit, mais une fleure ; une fleure fermée qui doit être fécondée pour donner la figue que nous connaissons comme fruit. Ce faux fruit est de couleur rosacée, de goût parfumé, mais ne se conserve pas. Il faut donc qu'un insecte le pénètre par effraction pour le féconder ; c'est le travail d'une mouche qui perd ses ailes en entrant dans le fruit et qui meurt après cette opération ; souvenons-nous que Satan est aussi appelé "prince des mouches" par allusion à la phrase de Paul dans la lettre aux Éphésiens , curieux ?
La Bible fait mention du figuier pour la première fois dans le livre de la Genèse :
Et les yeux de tous deux furent ouverts, et ils connurent qu'ils étaient nus; et ils cousirent ensemble des feuilles de figuier et s'en firent des ceintures.
(Genèse 3:7 DRB)
Lorsqu'on connaît la forme dentelée des feuilles de figuier, il est évident que les ceintures de feuilles de figuier que Adam et Ève s'étaient fabriquées ne pouvaient en aucun cas couvrir leur nudité ; c'est bien là une duperie, un mensonge, le premier fabriqué par l'homme pour essayer de tromper Dieu, ou pour se leurrer.
On peut donc supposer que, pour Jésus, le figuier était bien le symbole du mensonge , du mauvais fruit des Pharisiens, ou plutôt de l'absence de bons fruits des pharisiens.
Ce serait là sans doute la vraie raison de la malédiction prononcée par Jésus, alors que l'arbre ne pouvait logiquement pas produire de fruits puisque ce n'était encore pas la saison.

Il devient alors tout à fait logique de situer dans l'évangile l'intervention de Jésus dans le temple juste après, puisque il s'agit de son combat contre le mensonge : la profanation du Temple par un commerce illicite pratiqué à l'occasion du sacrifice.

Ces deux premiers épisodes permettent à Jésus, le Christ, de mettre en évidence la force de la parole de foi et sa conditionnalité.

Conclusion
Le mensonge doit être démasqué et maudit jusqu'à la racine. Il ne sert à rien d'abattre un arbre, de maudire ses feuilles, ses fruits, son tronc, si on n'en n'arrache pas les racines, car elles peuvent faire repousser des rejets ; les racines d'amertume doivent être détruites.

La foi, si elle est basée sur la Parole de Dieu, peut déplacer des montagnes, de même que par une simple parole Jésus a desséché le figuier (le mal) jusqu'aux racines.
Rien ne peut nous faire peur :
Qui es-tu, grande montagne, devant Zorobabel? Tu deviendras une plaine; et il fera sortir la pierre du faîte avec des acclamations, Grâce, grâce sur elle!
(Zacharie 4:7 DRB)

Encore faut-il être "juste" devant Dieu (Jacques 5:16 b) et pour être "juste" devant Dieu il faut que Sa Justice s'accomplisse en nous : que nos pensées soient conformes à Ses pensées, que notre manière de vivre soit conforme au modèle, Jésus-Christ, si non c'est l'iniquité qui règne en nous. Alors le pardon est la condition première de Sa Justice.


... fruit d'une méditation collective, échelonnée sur plusieurs années ...

<°))><

Yves LE GRAND
juillet 2003

 

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